Salut Franck ! Ton ministère de président de Région finit au 30 juin. Début juillet commence autre chose. Alors que notre Église discute sur les ministères, il est peut-être bon de rappeler, ici, l’étymologie du nom ministre qui est un emprunt au latin minister qui est un adjectif dérivé de minus qui signifie « serviteur ». Tu vas nous dire : on connaît… Pardon pour la banalité du propos, mais, imagine que l’on écrive :… tu as été le « minus président » de la région… on ne comprendrait pas et pourtant c’est bien de « Serviteur » dont il a été question pendant ces neuf années de présidence ! L’image qui me vient est celle du lavement des pieds qui visualise ce qu’est un minus, je pense au tableau du Tintoret alors que j’écris ces lignes : une personne, à l’instar du Christ, qui ose enlever son manteau qui le distingue des autres, pour revêtir l’habit du minus.
Salut Franck ! On se rappelle de ton message au dernier synode régional qui terminait en point d’orgue avec une interpellation qui nous a fait « tilt » et qui disait, je cite de mémoire : et si on prenait le temps de s’aimer ? Théodore Monod avait écrit : et si on essayait le christianisme ? Ça fait du bien d’entrer dans l’essentiel pour sortir de l’urgence du quotidien parce que l’urgence, c’est l’essentiel (E. Morin) ; urgence administrative, gestionnaire et verbeuse qui ne disent rien sinon nos ignorances, nos peurs, nos violences… Mais, oui, la fraternité et l’amour ont du bon et signent là le témoignage de l’Église.
Salut Franck ! Tu pars après deux mandats. Avec humour nous dirions, neuf ans à répondre au téléphone, mails, visioconférences et multiples déplacements pour écouter, accompagner tel l’athlète qui s’entraîne dans les stades, justement nommés, « patience », « compréhension » et « amour ». Oui, tous ces temps sont de l’amour à donner, à réexpliquer, voire à reformuler toujours et encore. L’Église protestante en Centre-Alpes-Rhône peut témoigner de tout cela. Oui ! tu as fait fort au Synode 2022.
Salut Franck ! Joli mot, en effet, que celui de « amour » parce qu’il nous renvoie à un autre mot qui nous tient droit et en marche : espérance. Utopie que tout cela ! diront certains. Mais l’utopie n’est-elle pas une « ouverture sur des possibles » ? Oui ! Et tu l’as dit, l’espérance ouvre sur des possibles. Et c’est de cela dont nous avons besoin : croire que nous pouvons ouvrir de nouvelles voies ; croire que nous pouvons faire « des choses encore bien plus grandes que moi » dit Jésus.
Salut Serviteur ! Merci.
