Les Évangiles précisent qu’après avoir rendu le dernier souffle, Jésus a été hâtivement enseveli, juste avant que ne commence le sabbat. Alors, tous les soins apportés au corps n’ont pas pu l’être. C’est pourquoi les femmes sont venues au tombeau pour effectuer les gestes de la toilette mortuaire. Et là s’arrêtent les descriptions de ce que nous connaissons, de ce que nous attendons dans la suite du récit. Elles découvrent un tombeau vide ! C’est là, l’irruption de l’événement. C’est Pâques. Au milieu de ce quotidien banal, triste, répétitif, sans âme, au milieu des nouvelles de l’Église et du monde trop souvent désespérantes, c’est l’irruption de l’imprévu. La mort d’un homme, la mort de Jésus nous renvoie normalement au cycle de la vie. Une sorte de destin à l’horizon marqué inéluctablement par
la souffrance et la mort. L’homme vit tant bien que mal, puis meurt, et puis c’est tout. Pâques transforme tout, redistribue les cartes, change la perspective.
Dans ce destin tout tracé, le tombeau vide s’invite. Il devient une lumière, parce qu’il éclaire autrement notre vie et notre mort. Celle d’aujourd’hui et de demain. Un rayon s’attarde sur la présence agissante de Dieu ! Voilà. Vous avez déjà entendu ou lu tout cela ? Sans doute. Ces éléments constituent les refrains et les couplets de Pâques, ce sont ceux que l’on chante par cœur tant ils nous sont familiers. Mais vient ensuite, le temps de la question : sommes-nous prêts ? Est-ce que Pâques nous apaise, nous fortifie, nous encourage, nous transforme, nous met en route, nous engage, nous construit dans nos vies personnelles comme ecclésiales ? Prenons la main tendue de Dieu, nos projets seront ceux de la vie.
Alain Pélissier
Vice-président du conseil régional
Billet publié dans le supplément Nouvelles des Églises du magazine Réveil
